Les Cévennes, étymologies fantasmées...

 C'est bien connu, Jules César parlait français et quand il a traversé notre belle région des Cévennes, il l'a baptisée "Sept veines", du nom des 7 cours d'eau y prenant leur source... 

Bien jolie histoire, légende très attractive pour les touristes puisque mettant en scène un personnage historique bien connu, mais totalement infondée scientifiquement ! 

On la retrouve pourtant relayée par de nombreux sites - y compris dans la communication officielle de la région Occitanie : https://www.tourisme-occitanie.com/fr/fiche/itineraire/road-trip-photo-dans-les-cevennes-st-jean-du-gard_TFOITICRTL1643908683/ - ou sur du marketing d'objets (étiquettes de bouteilles de vin, produits du terroir tels la crème de marrons ou le pélardon...).


Je ne parlerai même pas du trait d'union en trop entre "vous" et "voilà", qui est hors sujet ici, mais qui pourrait m'être reproché si j'omettais de le citer.


Revenons à nos Cévennes : une autre hypothèse que l'on retrouve parfois, un tout petit peu plus sensée, mais encore en décalage chronologique, serait celle de la racine occitane "ceba", qui signifie oignon. 

Cette explication est soutenue par le Parc National des Cévennes, et l'erreur, reproduite dans d'autres livres, dont : Le pays gardois en 200 questions par Alain Delage, éditions  ALAN SUTTON,  2012.



Même présentée au conditionnel, cette interprétation n'en est pas moins honteuse de la part d'une institution nationale qu'est le Parc. 

Finalement, c'est M. Paul Fabre, ancien professeur à l'université Paul-Valéry de Montpellier, auteur de nombreuses études de toponymie, linguistique et littérature occitane, qui nous livre l'hypothèse la plus probable, bien que moins poétique et moins évocatrice que les deux précédentes : 


Article paru dans Cévennes Magazine n° 2190 du samedi 2 juillet.
Comme quoi, une explication rigoureuse - et certes, un peu longue et fastidieuse - se révèle bien moins populaire et "racoleuse" - si je puis me permettre - que des inventions jouant sur les mots. 

Alors, communicants, commerciaux, auteurs et éditeurs, si vous tenez absolument à présenter les Cévennes sous cette forme (7 veines, pays des oignons, ou je ne sais quoi), ayez la délicatesse de la définir comme ce qu'elle est : une légende, et surtout pas comme une vérité scientifique, merci d'avance... rendons à César ce qui est à César !

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